Ordinateur Etymology

Voici l’étymologie fascinante du mot « ordinateur » en français :

Origine du terme

Le mot « ordinateur » a été choisi en 1955 par IBM France pour désigner les premiers ordinateurs commerciaux. À l’époque, le terme anglais computer (littéralement « calculateur ») était jugé trop réducteur, car ces machines ne se contentaient pas de calculer, mais organisaient aussi des données.

Le rôle de Jacques Perret

Le philologue Jacques Perret, professeur de latin à la Sorbonne, fut consulté par IBM pour proposer un néologisme. Il suggéra « ordinateur » en s’inspirant du vocabulaire religieux :

  • « Ordinateur » vient du latin ordinare (« mettre en ordre, organiser »), lié à ordo (« ordre »).
  • Dans la tradition catholique, l’« Ordinateur » désignait Dieu (« celui qui met de l’ordre dans le monde ») ou un responsable ecclésiastique organisant des cérémonies.

Pourquoi ce choix ?

IBM voulait un terme évoquant l’organisation logique des données, plutôt que le simple calcul. Le mot « ordinateur » soulignait ainsi la capacité de la machine à :

  • Classer, trier, hiérarchiser.
  • Gérer des systèmes complexes (bases de données, programmes).

Alternatives rejetées

D’autres propositions avaient été envisagées :

  • Système électronique de traitement de l’information (trop long).
  • Calculateur (trop proche de l’anglais computer et limité au calcul).

Différence avec l’anglais

  • En anglais, computer vient du verbe to compute (« calculer »), insistant sur l’aspect mathématique.
  • En français, « ordinateur » met l’accent sur l’organisation et la logique, reflétant une vision philosophique différente de la technologie.

Évolution du sens

À l’origine, le terme désignait uniquement les machines centrales (mainframes). Avec la miniaturisation, il s’est étendu aux PC (années 1980), puis aux smartphones et tablettes (appelés « ordinateurs de poche »).

Fun fact

Le mot « ordinateur » est aujourd’hui utilisé dans plusieurs langues :

  • Espagnol : ordenador
  • Catalan : ordinador
  • Roumain : calculator (influence anglaise).

Conclusion

Ce néologisme, né d’une collaboration entre technologie et linguistique, illustre comment la langue française façonne des concepts avec poésie et précision. Un bel exemple de création lexicale réussie !

Source : Lettre de Jacques Perret à IBM (1955), Archives historiques d’IBM France.

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